22ème Semaine de la langue française et de la Francophonie

Entre le 18 et le 26 mars, nous fêterons la 22ème Semaine de la langue française et de la Francophonie.

Molière, Kateb Yacine, Amadou Hampâté Bâ, Driss Chraïbi, et bien d’autres : tous les francophones du monde seront célébrés. Les Francophones des cinq continents se réuniront et s’organiseront autour d’une langue commune.

Les débats dégradés autour de l’obsession identitaire saturent l’espace public français – mais aussi mondial – depuis quelques semaines et risquent de s’aggraver  avec le début de la campagne présidentielle. Afin de réhabiliter une vision progressiste et inclusive de la République, qui assume son métissage et le cosmopolitisme, mais également de s’opposer au « chaos du monde » permettons de nous rassembler autour d’un projet commun. La francophonie a ceci de remarquable qu’elle permet de souder notre communauté nationale tout en étant un outil de partage des communs entre différentes cultures.

Durant mon mandat, j’ai été rapporteur du rapport parlementaire « Pour une ambition francophone ». J’ai également, pendant les débats parlementaires, défendu de nombreuses propositions, notamment l’idée de la mise en place d’une réelle communauté francophone, dynamique et mobile, de part et d’autre de la Méditerranée en assouplissant les conditions de circulation.

J’invite les candidats à l’élection présidentielle d’aborder le sujet de la francophonie, sujet d’avenir et porteur d’une ambition commune, d’un même sentiment d’appartenance et d’une communauté d’intérêts.
 

 

 

Principales propositions pour une ambition francophone :

Dans un Monde où s’affirment de plus en plus des espaces géoculturels et des aires linguistiques, devenus outils d’influence et de puissance économique, il est temps pour les francophones de faire vivre un sentiment d’appartenance et de mettre en mouvement une communauté d’intérêts.

Il en découle une stratégie de premier cercle, de  noyau dur d’États francophones (il en est 34).

1. Faire converger les contenus et les institutions francophones
• Développer la convergence des contenus des formations scolaires, universitaires et professionnelles,  des normes, des certifications
• Promouvoir les cotutelles de thèses,  les codiplomations et les brevets en langue française
• Se fixer pour objectif  la création d’une revue scientifique francophone internationale de référence,  créer un grand portail numérique, soutenir le développement de traducteurs automatiques performants, imposer la restitution en français de travaux financés sur fonds publics
• Développer les CLOM(s)  francophones – cours en ligne ouverts et massifs*
• Regrouper les organismes publics dédiés à la langue française, à son usage et à son respect dans les espaces publics (OQLF, DGLF…)
• Ouvrir notre réseau (Instituts français, IFRE,…) aux autres nations francophones pour décupler nos forces
• Soutenir les départements d’études francophones
*équivalent des MOOC(s)

2. Agir au travers des systèmes éducatifs
• Renforcer l’aide à la scolarisation, maintenir dans les systèmes éducatifs le plus longtemps possible dans les pays où le français est langue d’enseignement
• Organiser le bilinguisme à l’école primaire dans les pays francophones plurilingues, enseigner les langues locales dans les établissements français à l’étranger
• Traiter comme enjeu prioritaire la question de la formation des professeurs de français et de leur renouvellement

3. Organiser la mobilité des œuvres, des savoirs, des idées et des personnes
• Mise en place coordonnée d’un visa francophone pour faciliter la circulation des étudiants, des scientifiques, des chefs d’entreprises, des artistes, le cas échéant appuyé sur un passeport économique et culturel de la francophonie
• Soutenir les médias francophones qui installent  « bain francophone » quotidien, particulièrement TV5 Monde et RFI.
• Appuyer la circulation des œuvres culturelles : accessibilité, diffusion, coédition, promotion, traduction, festivals
• Mettre sur pied un programme de mobilité étudiante francophone de type Erasmus
• Organiser des regroupements régionalisés, sur le modèle du Centre de la Francophonie des Amériques, développer les initiatives de type campus d’été et colonies de vacances francophones

4. Lutter contre l’hégémonie d’une seule langue
• Augmenter substantiellement la part des autres langues étrangères enseignées hors anglais pour préparer nos cadres aux autres puissances linguistiques émergentes
• Construire des alliances linguistiques par la reconnaissance de nouvelles langues officielles dans les organisations internationales
• Faire de la traduction un enjeu prioritaire : création d’un corps international et/ou européen de traducteurs, simultanéité des versions linguistiques de toutes les communications officielles de l’UE et de l’ONU
• Défense active de l’enseignement d’au moins deux langues étrangères au sein de l’Union européenne
• Mise en pratique d’un code de déontologie des dirigeants et fonctionnaires francophones, stratégie d’occupation de postes-clés par des francophones dans les Organisations internationales

 


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