L’intolérance et la violence à l’encontre des migrants sont malheureusement présentes dans de nombreux pays, même en Afrique du nord.
En effet, depuis quelques jours, les autorités algériennes se livrent à une véritable chasse aux migrants. Plusieurs centaines de migrants ouest-africains ont été arrêtés le week-end dernier à Alger, puis envoyés dans un camp à Tamanrasset, dans le sud du pays (1 400 personnes -hommes, femmes et enfants-, selon la Ligue algérienne des droits de l’homme). Mercredi 7 décembre, une partie a été expulsée vers le Niger. D’autres sont encore à Tamanrasset où leur situation est particulièrement précaire.
Ces migrants essentiellement originaires d’Afrique de l’Ouest (Nigériens, Nigérians, Libériens, Camerounais, Guinéens ou Maliens) avaient pour projet de se rendre en Europe. Or, sans ressource suffisante pour continuer leur voyage ou pour revenir sur leur pas, certains se sont installés en périphérie des grandes villes ainsi que dans le grand Sud algérien. Ils seraient aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers en Algérie (jusqu’à 100 000 selon les associations). En situation irrégulière, ils vivent dans des conditions très précaires et subissent le racisme.
Face à la détresse de ces migrants et à l’injustice profonde qu’ils subissent, quelques voix algériennes s’élèvent pour dénoncer « la plus grande chasse à l’homme noir depuis l’indépendance » au sein d’une société « qui a tant souffert de l’indigénat ».
En Europe comme au Maghreb, les autorités ne s’honorent pas à traiter de la sorte des êtres humains. À la veille de l’ouverture du premier Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger, censé resserrer les liens avec les États d’Afrique subsaharienne, d’autres messages pourraient être délivrés…