Visite à l’ACTIT : s’organiser face au néofascisme

Dimanche 16 février, une projection du film Z de Costa-Gavras a été attaquée par un groupe de nervis, en cagoule et armés de tessons de bouteille, au cœur du 10ème arrondissement. L’association ACTIT, pour la défense des travailleurs et immigrés Turcs et Kurdes était visée, ainsi que le collectif antifasciste Young Struggle Paris. Le bilan de cette attaque : une personne à l’hôpital après un coup de couteau. 

Lundi 24 février, je poussais une grande porte rue d’Hauteville pour rencontrer les militants attaqués. Un moment doux-amer pour nos camarades, heureux d’être soutenus et terrifiés du déploiement de l’internationale fasciste jusque dans nos rues. Comment lutter, comment s’organiser. 

Vendredi soir, au moment de la cérémonie des Césars, l’Académie remettait à Costa-Gavras un César d’honneur pour le remercier de sa longue carrière de réalisateur. Il est monté sur scène pour rappeler le cœur de son engagement, en soutenant notamment les militants attaqués le 16 février et en appelant à la vigilance. 

Cette attaque a touché à tout ce qui fait la multitude, l’interculturalité de la France, mais aussi à ce qui fait son cœur battant et constitue un avant-poste : les associations et les collectifs. 

Loin de la violence, loin des préjugés, l’antifascisme est d’abord un combat pour la paix. Il est le combat de celles et ceux qui luttent pour les droits et les libertés, de celles et ceux qui refusent que la laideur d’un monde de dominations s’impose.

L’attaque du 16 février doit être pour ceux-là et pour les autres un appel au réveil et à la mise en mouvement. Loin d’être un fait divers, elle est le stigmate d’une extrême-droite décomplexée, qui quand elle ne gagne pas est déjà aux portes du pouvoir. Pour que ces attaques ne deviennent pas notre quotidien, pour que les rues de Paris ne soient pas « nazies », pour que la paix ici et là-bas règne, il faut s’organiser. 

D’ores et déjà deux rendez-vous sont inscrits à mon agenda. D’abord, le 22 mars qui est la journée contre le racisme et le fascisme. Et surtout, le 10 mai, le village antifasciste, à côté du Panthéon, pour protester contre une manifestation annuelle de néonazis dans les rues de Paris.